Voici un manga seinen (réservé aux adultes) consacré à une “profession” que je ne connaissais pas, celle de Yamikin. Les Yamikins sont des usuriers qui prêtent de l’argent à des taux exorbitants à des gens au bord du gouffre. Loin de les aider, il ne font que les enfoncer dans les problèmes dont ils souffrent déjà. La seule loi qui règne chez les Yamikins est celle de l’argent. On est bien loin de la compassion et de la fraternité et plus proche du mépris le plus total.

Ce manga est troublant, dérangeant tel le cynisme des personnages et notamment celui de du personnage principal Ushijima est grand. Il est composé de petits récits indépendants même si nous en apprenons à chaque fois un peu plus sur Ushijima et sa petite entreprise. Nous apprenons notamment qu’il n’est pas seul et qu’il fait partie d’une organisation pyramidale dans laquelle il tentera peut-être - nous n’en savons rien à ce stade du récit – de progresser. Ces informations de fond sont toutefois distillées au compte-goutte pour laisser toute la place au sordide de chaque histoire. Je ne sais pas à quel point ce manga colle à la réalité mais ça fait froid dans le dos. En comparaison, les entreprises proposant des crédits revolving sont des bienfaitrices ! On ressent une impression bizarre à la lecture. On est à la fois rebuté et attiré par tout cet univers malsain à tel point que l’on termine la lecture de ce premier tome sans s’en rendre compte. Les scènes sont explicites et peuvent être choquantes, il faut donc en réserver la lecture à un public averti.


Shôhei Manabe, Ushijima #1, Kana, 2007, 224 p, Amazon.