J’étais de mauvaise humeur et je ne trouvais rien à lire. Après avoir ouvert plusieurs livres, lu les premières pages et aussitôt reposé le livre, j’ai décidé de revenir aux fondamentaux. Direction l’étagère réservée aux romans de Paul Auster et sélection d’un roman au titre évocateur sans être pompeux ni aguicheur – comme l’on en voit malheureusement de plus en plus – La musique du hasard. Comme le laisse supposer le titre, le hasard joue un rôle central dans ce roman. Vous savez, celui qui vous fait prendre une route plutôt qu’une autre, entrer dans un magasin et y croiser, au détour d’un rayonnage, une personne que vous n’aviez pas vu depuis longtemps, enfin celui qui vous pousse à vous arrêter lorsque vous apercevez un inconnu marcher seul au bord de la route…

Le hasard est un thème majeur et récurrent dans l’oeuvre de Paul Auster. Dans ce livre, il est illustré par l’un de ses moyens d’expression préféré: le jeu. C’est bien sûr le poker, roi des jeux de hasard, qui a été choisi par Paul Auster pour le mettre en scène. Mais il n’est pas seul, ses deux compagnons, la superstition et le destin, trouvent aussi leur place dans ce livre. Moins dense et ramifié que certains autres livres de l’auteur new-yorkais – on ne retrouve quasiment pas ici les habituelles digressions de l’auteur –, celui-ci se lit d’une traite tant le suspense est prenant. Le soupçon de mystère auréolant le livre ne fait qu’ajouter à son charme. Assurément une très bonne lecture pour découvrir Paul Auster.


Paul Auster, La Musique du hasard, traduit par Christine Le Boeuf, Actes Sud, 2000, 313 p, Amazon.