Une sorte de Bill Gates, de Steve Jobs ou de Marc Zuckerberg – au choix – a pris le contrôle de l’humanité. Comme nos célèbres héros des temps modernes, F.G. Wilson n’a pas employé la force mais est parvenu à embrigader les gens de leur plein gré, simplement en vendant des produits. Il ne s’agit pas ici d’ordinateurs, de téléphones, de tablettes ou d’amis virtuels mais de prothèses biomécaniques, d’organes synthétiques et d’implants cérébraux. Le problème est que les implants cérébraux, posés parfois dès la naissance, contiennent une clause interdisant à leur porteur de nuire à leur créateur le puissant vendeur.

Pour tenter malgré tout d’arrêter ce maître du monde, un ingénieur va revenir dans le passé afin de changer le destin du jeune prodige. Pour cela, il a l’idée d’exploiter un élément biographique peu connu. Avant de se consacrer à la technologie, le jeune F.G. Wilson avait tenté sa chance en tant qu’écrivain. Convaincu qu’il engendrera moins de nuisance en tant qu’écrivain qu’en tant que fournisseur d’implants, il va essayer de faire décoller sa carrière en l’aidant, fort de son expérience du futur, à rédiger des nouvelles d’anticipation. Ecrire pour sauver l’avenir de l’humanité.

On suit donc la tentative de l’ingénieur pour infléchir le destin au travers des nouvelles qu’il rédige pour le compte du jeune F.G. Wilson. Celles-ci sont variées, inventives et originales. Nous suivrons, par exemple, la mission d’égoutiers sur-entraînés chargés de récupérer une clé tombée malencontreusement dans les égouts. La mission est risquée car il faut agir vite, juste avant le “Big Flush” correspondant à la pause pipi consécutive à la première coupure pub du Super Bowl ! Les dessins classiques mais de très bonne facture ajoutent un charme à ce récit très habilement construit. Si vous cherchez un bonne histoire de science-fiction accessible et intelligente, ce one shot est fait pour vous. Cette bande dessinée a déjà quelques années mais vient d’être rééditée dans la collection “Signé” des éditions Le Lombard.


Stéphanie Meyer, Bruno Gazzotti et Fabien Vehlmann, Des lendemains sans nuages, Le Lombard, 2009, 48 p, Amazon.