C’est un roman de jeunesse de James Grady rendu célèbre par la suite grâce à son adaptation au cinéma sous le titre Les trois jours du Condor – bizarre les jours ont été divisés par deux, il faut que ça aille vite au cinéma. Nous devons cette adaptation à Sydney Pollack qui avait bien choisi ses acteurs pour les deux rôles principaux: Robert Redford et Faye Dunaway. Bref revenons au livre. L’agent Malcolm, nom de code Condor, travaille dans un service de la CIA qui laisserait rêveur tout amateur de livres. Ce département a la charge d’éplucher des romans policiers à la recherche d’auteurs un peu trop bien renseignés ou de techniques d’investigation novatrices nées dans le cerveau fertile des romanciers. Tout est donc assez calme – un peu comme dans une bibliothèque – jusqu’au jour où, en ramenant des sandwiches pour toute l’équipe, Malcolm va être pris de stupeur en découvrant ce qu’il s’est passé.

Ce roman qui a plus de trente ans n’a pas trop vieilli et reste assez efficace. Cet âge respectable a l’immense avantage de nous épargner tout le déballage de science dont sont friands les Experts et la kyrielle de séries policières exploitant les mêmes filons à grand renfort d’exagération – de toute façon, à quoi servirait un tel service de renseignements puisque tout se trouve désormais dans WikiLeaks. N’attendez pas de ce roman du style, des subtilités dans la narration ou plusieurs niveaux de lecture. C’est un roman d’espionnage assez basique mais qui fonctionne bien. On regrettera juste la présence envahissante des clichés éculés du genre – comment peut-on penser que Robert et Fade ne vont pas se rencontrer.


James Grady, Les six jours du Condor, traduit par Jean-René Major et Sylvie Messinger, Rivages, 2007, Amazon.