Imaginez J. K. Rowling, la créatrice de Harry Potter, disparue, devenue subitement introuvable. Imaginez que cette disparition ait eu lieu avant de mettre un point final aux aventures du jeune sorcier. Vous ne pouvez pas l’imaginer, ce serait une véritable torture pour les fans et une disparition qui susciterait encore plus de questionnements que la mort d’Elvis ou de Michael Jackson.

C’est le point de départ de la série The unwritten. L’auteur disparu n’est pas J. K. Rowling mais Wilson Taylor. Son héros de papier se nomme Tommy Taylor et ses aventures ressemblent beaucoup à celles de l’élève de Poudlard. Cependant, les fans ne sont pas complètement seuls car Wilson a laissé derrière lui le fils qui a été son modèle pour la création du jeune sorcier. Ce fils, Tom Taylor – Tom / Tommy la filiation était donc assumée –, exploite cette célébrité en participant à des festivals et des conférences consacrés au mythe Tommy Taylor. C’est lors d’une de ces conférences qu’une jeune fille ayant consacré un thèse à ce sujet fait une révélation pour le moins troublante. Elle met en lumière de nombreuses zones d’ombre dans la vie de Tom Taylor et des éléments tendent à laisser penser qu’il ne serait pas le véritable fils de l’auteur.

Ne vous inquiétez pas, je n’ai pas révélé des éléments clés de l’histoire, il y en a bien d’autres ainsi qu’un fond particulièrement riche. Ce fond concerne le pouvoir de la fiction, l’influence de l’imaginaire sur le réel. C’est toute l’idée qui soutient ce récit. Par conséquent, on obtient un résultat ultra-référentiel, les amateurs de littérature seront servis les autres passeront peut-être un peu plus à côté. Le dessin sert l’histoire sans plus, il est très classique et il n’apporte en tout cas pas une plus-value. L’histoire quant à elle est assez déroutante, je l’ai trouvé un peu difficile à suivre et pas franchement toujours palpitante – pourtant il me semble être dans le coeur de cible de ce genre de BD. Au final, ce premier tome me laisse une impression mitigée loin de celle laissée par son cousin Fables de Bill Willingham qui signe d’ailleurs la préface de cette déconcertante nouvelle série.


Mike Carey et Peter Gross, The Unwritten - Entre les lignes, #1 : Tommy Taylor et l’identité factice, Panini Comics, 2011, 200 p, Amazon.