Ils sont quatre. Timothy le fils à Papa beau gosse. Eli le petit juif névrosé. Ned le Gay à l’âme de poète. Oliver le robuste gars de la campagne jouant les self made man. Ils prennent ensemble la route en quête de l’immortalité. Mais il n’y aura que deux élus, les deux autres devront mourir. L’un par sa propre volonté, le deuxième éliminé par les survivants. C’est en tout cas ce qui est écrit dans le livre des Crânes retrouvé par Eli dans les archives d’une bibliothèque universitaire.

J’ai été surpris en lisant ce livre, connaissant un peu Robert Silverberg, je m’attendais à tout autre chose – c’est pourtant difficile d’être surpris après avoir vu une couverture aussi affreuse. Le livre est plus proche d’un road movie d’adolescents que d’un récit fantastique. On ne se trouve tout de même pas en compagnie de jeunes déjantés à la Moins que zéro mais on s’en rapproche quand même un peu.

Chaque chapitre du livre donne la parole à l’un des quatre garçons. Chacun affichant son point de vue, livrant ses opinions sur les autres ou révélant des informations sur le passé des personnages et sur ce qui les rapproche. Cette construction du récit apporte vraiment quelque chose de plus profond que le simple journal de route et alimente de manière opportune l’attente du dénouement final. C’est aussi une interrogation sur, la vie et la mort, les orientations sexuelles vue par le prisme des différents personnages, certes stéréotypés, mais emblématiques de la jeunesse. Un roman très sympa qui ne rebutera pas les réfractaires au genre fantastique car il apporte ici uniquement le sel qui relève cette quête initiatique. Mais tout n’est pas rose car le roman souffre de quelques longueurs, pour certains, la route vers l’immortalité promet d’être longue.


Robert Silverberg, Le Livre des crânes, Le Livre de Poche, 2004, 352 p, Amazon.