Ce livre relate le dernier tournoi d’un grand maître du jeu de Go. Le jeu de Go est un jeu peu connu en Occident mais très populaire dans les pays asiatiques, principalement au Japon en Chine et en Corée. Il est articulé autour de règles très simples mais paradoxalement extrêmement complexes à maîtriser. Pour illustrer cela, on peut évoquer les programmes informatiques joueurs. S’ils sont capables de surpasser aux échecs les plus grands maîtres – on se rappelle de Deep Blue –, ils ne parviennent, au jeu de Go, qu’à donner la réplique aux meilleurs amateurs, les professionnels ne font qu’une bouchée de leurs rivaux numériques – ils sont capables de rivaliser en bénéficiant de handicap et en utilisant plus de temps. Ce phénomène s’explique notamment par la très grande combinatoire de coups possibles. Même un ordinateur, dont la qualité première est d’être capable de réaliser de nombreux calculs, est dépassé. Au Go, il faut jouer à l’instinct, avoir une vision et, dans ce domaine, les programmes informatiques sont encore bien loin des humains.

Mais je suis en pleine digression, il faut que je me ressaisisse pour revenir au livre. Nous suivons donc une partie de Go racontée par un journaliste spécialisé dépêché sur place pour suivre un affrontement historique qui durera plus de six mois. Il oppose un vieux maître à un jeune professionnel du Go – la tradition contre la modernité. La narration est originale car le récit n’est pas organisé selon un ordre chronologique, le journaliste nous promène dans la partie en faisant preuve de professionnalisme mais surtout de beaucoup d’empathie envers le maître.

N’étant pas un connaisseur de Go, je me suis un peu ennuyé à suivre ce récit qui n’est pourtant, même en marge du jeu, pas dénué d’intérêt. Ce qui paraît logique lorsque l’on sait qu’il a été écrit par Yasunari Kawabata auteur japonais ayant reçu le prix Nobel de littérature. Kawabata était un connaisseur, grand amateur de Go il jouait lui-même et suivait les tournois. Je n’ai certainement pas su capter toute la profondeur du récit et tout ce qui est véhiculé par ce jeu très encré dans la culture du Japon. J’avais pris plus de plaisir à lire d’autres livres dont le thème central est le jeu: Le Joueur d’échecs1 – c’est un livre génial –, Un combat2 ou encore L’homme des jeux dans un genre bien plus futuriste.


Yasunari Kawabata, Le Maître ou le tournoi de go, traduit par Sylvie Regnault-Gatier, Le Livre de Poche, 1988, 157 p, Amazon.


  1. Stefan Zweig, Le Joueur d’échecs, Le Livre de Poche, 2013, 128 p, Amazon↩︎

  2. Patrick Süskind, Un combat et autres récits, Fayard, 1996, 100 p, Amazon↩︎