Sylvain Tesson entre dans la catégorie des écrivains voyageurs. Comme ses illustres prédécesseurs il parcourt le globe et nous raconte ses aventures. Une fois n’est pas coutume, il a décidé de se sédentariser, mais rassurez-vous, il ne va pas nous raconter son Intérieur comme Thomas Clerc, non, ce serait trop simple. Lui décide plutôt d’aller se planquer dans une cabane au bord du lac Baïkal où il fait un peu frais en hiver – -30 environ – et où les voisins ne se bousculent pas au portillon – les plus proches, si l’on excepte les animaux sauvages, sont à plusieurs heures de marche.

Je m’étais promis avant mes quarante ans de vivre en ermite au fond des bois.

Le genre ermite doit vraiment me plaire, il doit faire l’objet d’un désir enfoui puisque j’en suis à mon troisième journal sur le même thème:

  • Winter de Rick Bass,
  • Indian Creek de Pete Fromm – il fait partie de la caisse de livres emportée par Sylvain Tesson.

Sylvain Tesson est de loin le plus poétique “La forêt resserre ce que la ville disperse” et le plus alcoolique des trois “je suis saoul comme un conducteur de tramway moldave”. Ses réflexions sur le monde sont plutôt plaisantes à entendre et je peux lui donner raison pour ce qui est de faire un pas de côté, de partir seul avec une caisse de livres et de revenir à l’essentiel loin de l’agitation de nos vies modernes. J’avoue que je ne serais pas contre faire un break, mais pas dans une cabane au confort spartiate – faut pas déconner quand même.

Tout ceci est bien beau, mais à force d’être dans une cabane on s’ennuie quand même un peu à la longue. Surtout que l’on a pas devant nous le spectacle du Baïkal et dans le ventre 25 cl de vodka – quoi qu’il est facile de remédier à ce dernier point.


Sylvain Tesson, Dans les forêts de Sibérie: Février - juillet 2010, Gallimard, 2013, 304 p, Amazon.