Okko est un samouraï sans maître, un ronin – je fais mon malin dès le début en employant un terme technique. Pourtant, il n’est pas seul. Il est accompagné d’un bonze – et hop un autre pour dire moine bouddhiste – ayant un fâcheux penchant pour le saké et d’un personnage très énigmatique voire même assez effrayant. On ne sait pas si c’est un homme ou un démon. Pour ajouter au mystère, son visage est toujours caché sous un masque d’Oni – décidément les recherches sur Wikipedia m’auront donné du fil à retordre, ce sont des démons, des sortes d’ogres japonais – et l’on croit bien discerner des griffes au bout de ses doigts. Pourtant, les démons ne sont pas vraiment leurs copains. Ils sont même devenus le gagne-pain de nos trois amis qui se font payer pour les chasser et débarrasser leur client de leurs méfaits.

Okko n’est pas une histoire classique de samouraï comme il en existe beaucoup. C’est un mélange entre les Contes du 7ème souffle et Hellboy ou B.P.R.D.. Le fantastique et le folklore japonais sont au centre de cette série d’action / aventure. Elle est organisée en cycles de deux tomes correspondant aux quatre éléments – comme c’est bien fait. Le premier, celui dont nous parlons ici, est dédié à l’eau. Si chaque cycle raconte une histoire, le lecteur en apprendra à chaque fois un peu plus sur les personnages, leur personnalité et surtout leur passé. Peut-être finira-t-on par savoir ce qui se cache sous ce masque de démon ?

Le graphisme est irréprochable et plaira certainement au plus grand nombre. Les dessins, certes classiques, sont très fouillés, très détaillés et très bien mis en couleur. Je dois avouer, malgré tout ces points positifs, avoir été un peu déçu. Je ne sais pas vraiment expliquer pourquoi. Peut-être un sentiment de déjà-vu.

Songeons à la série Les Forêts d’Opale qui, a priori, n’a rien à voir puisqu’il s’agit d’heroic fantasy. Et pourtant, nous retrouvons des personnages finalement très proches: le bonze comme homme d’esprit, Okko le héros et un homme fort auréolé de mystère et dissimulé sous un masque que le lecteur n’aura de cesse de vouloir voir tomber.


Hub et Stephan Pelayo, Okko, Tome 1 et 2 : Le cycle de l’eau, Delcourt, 2009, 96 p, Amazon.