Dune, le grand oeuvre de Frank Herbert est certainement, avec Hypérion1 et Fondation, l’un des romans les plus connus de la science fiction. Comme il date de 1965, on peut le considérer comme un classique du genre. Et c’est peut-être la première chose qui frappe en lisant ce livre. Il n’a rien d’un classique, il n’est pas du tout daté dans sa forme et même étonnamment d’actualité sur le fond puisqu’il aborde des thèmes aussi contemporains que l’écologie, la géopolitique de l’accès aux ressources et les guerres, dont le djihad – ce sont aussi malheureusement des sujets qui ont tendance à rester d’actualité quelque soit l’époque.

Il est fréquent que les nouveaux venus sur Arrakis sous-estiment l’importance de l’eau. Comme vous le comprenez sans doute, vous affrontez la loi du Minimum. […]
La croissance est limitée par l’élément nécessaire qui se trouve être le plus rare. Et, naturellement, la condition la moins favorable détermine le taux de croissance.

Si on veut une preuve de la modernité de cette oeuvre, on peut se tourner vers le cinéma car un projet d’adaptation est de nouveau dans les cartons2 après celui pharaonique, mais avorté de Jodorowsky, auquel a été consacré un documentaire3 assez ahurissant, et celui réalisé, mais raté – et désormais kitsch – de David Lynch4. Il faut dire qu’il a été une source d’inspiration pour le cinéma et notamment pour le blockbuster Star Wars qui aurait pu – dans une réalité alternative – être éclipsé par Dune.

Le livre est passionnant dès le départ, j’ai avalé très rapidement les 400 premières pages. En plus de l’attrait de la découverte, c’est l’aspect géopolitique qui m’a le plus intéressé. Ensuite, j’ai un peu calé sur les 200 / 250 suivantes car un peu trop mystiques à mon goût, celles-ci son un peu plus marquées années 70 et trip LSD – c’est un des aspects qui avait dû inciter Jodo à monter ce projet d’adaptation. Puis, passé cette période – le livre est assez long –, le côté tragédie grecque est revenu sur le devant de la scène et a ravivé mon intérêt. Une expérience de lecture très convaincante, mais je ne lirai très certainement pas la suite.

Il n’y a pas d’issue – nous payons la violence de nos ancêtres.


Herbert, Frank. Dune. Pocket, 2012.


  1. Simmons, Dan. Hypérion. Traduit par Guy Abadia, Pocket, 2014. ↩︎

  2. Dune est un film de science-fiction américain coécrit et réalisé par Denis Villeneuve, dont la sortie est prévue pour 2020 (Wikipédia). ↩︎

  3. Jodorowsky’s Dune est un film documentaire américain réalisé par Frank Pavich, sorti en 2013 aux États-Unis et le 16 mars 2016 en France (Wikipédia). ↩︎

  4. Dune est un film de science-fiction américain écrit et réalisé par David Lynch, sorti en 1984 (Wikipédia). ↩︎