Ce livre est l’un des livres mythiques sur UNIX et le mouvement open source écrit par un de ses plus fervents défenseurs Eric S. Raymond. Dans le titre du livre figure le mot art et c’est bien sous cet angle ou plutôt sous celui de la philosophie que Raymond articule son ouvrage. Il propose de tirer la quintessence de ce qui a fait le succès d’UNIX, et de ses successeurs comme Linux, pour en extraire des règles, des principes et des bonnes pratiques qui seraient généralisables. Certains sont désormais très connus comme “Premature optimization is the root of all evil” ou le principe KISS, certains le sont un peu moins comme les principes de compacité et d’orthogonalité. Pour les illustrer, il s’appuie sur les implémentions d’UNIX et sur celles d’autres outils open source.

Pour les amateurs – comme moi –, la partie historique est un régal, on apprend plein de choses, les cas d’études sont moins intéressants principalement parce qu’ils ont beaucoup et mal vieilli. Le reproche que l’on pourrait adresser à ce livre et à son auteur, est d’être partisan, mais c’est aussi ce qui en fait le sel. Forcément, Microsoft – le camp d’en face – en prend pour son grade dès que l’occasion se présente.

In 1981, Microsoft made its historic deal with IBM over the new IBM PC. Bill Gates bought QDOS (Quick and Dirty Operating System), a clone of CP/M that its programmer Tim Paterson had thrown together in six weeks, from Paterson’s employer Seattle Computer Products. Gates, concealing the IBM deal from Paterson and SCP, bought the rights for $50,000. He then talked IBM into allowing Microsoft to market MS-DOS separately from the PC hardware. Over the next decade, leveraging code he didn’t write made Bill Gates a multibillionaire, and business tactics even sharper than the original deal gained Microsoft a monopoly lock on desktop computing.

Et il ne se gène pas non plus pour égratigner le gourou du free software Richard M. Stallman avec lequel il ne partage pas la même vision.

Il reste de cette lecture un bon moment au cours duquel j’ai complété mes connaissances sur l’histoire de l’informatique et sur des principes qui restent pour la plupart, et malgré les années, toujours pertinents. En bonus, une tonne de citations qui sont de petits bijoux comme celle-ci.

Beauty is the ultimate defense against complexity.


Raymond, Eric S. The Art of UNIX Programming. Addison Wesley, 2003.