Ce livre qui se déroule durant l’hiver 1978-79, malgré ses près de 45 ans, est plus que jamais d’actualité.

C’est la phase IV du plan de lutte contre l’inflation qui a atteint 16% l’année précédente.

En 1979, c’est la dame de fer Margaret Thatcher qui a pris en main cette situation catastrophique et a redressé le pays à marche forcée.

Now is the winter of our discontent.

Durant cet hiver 2022-23 l’Angleterre, en proie aux mêmes maux, aurait pu être sauvée par une autre femme providentielle, Liz Truss, mais elle restera célèbre pour avoir été la première ministre la plus éphémère (50 jours), la dernière à avoir exercé son mandat sous le règne de la reine Elizabeth II et la première sous celui de son successeur Charles III – beaucoup de records.

Pour articuler son roman Thomas B. Reverdy a choisi, de façon classique, de mêler la petite à la grande histoire en racontant celle de Candice une coursière à vélo. Candice participe au lancement de l’adaptation de la pièce de théâtre Richard III. C’est avec cette oeuvre de Shakespeare qu’il a choisi de faire le parallèle. Dans cette pièce figure aussi une Margaret, ce n’est surement pas un hasard. Enfin il rythme le tout par une bande son d’époque – chaque titre de chapitre est une chanson – qui va des Sex Pistols à Pink Floyd en passant par Joy Division.

Le livre est rythmé à l’image de sa bande son et de ses courses à vélo, il se lit vite et procure de bons moments de lecture, mais il ne fait que survoler le sujet politique. Je m’attendais à plus de fond sur cette période charnière de l’histoire récente de l’Angleterre, mais la ballade à vélo dans les rues dans les rues de Londres, même envahies par les ordures, s’est révélée agréable.


Reverdy, Thomas B. L’Hiver du mécontentement. Flammarion, 2018.