Magnifique couverture, une tête de chien de chasse majestueuse dans un violet qui évoque l’ombre ou le crépuscule et ce titre à double sens.

Paradoxalement, le corps a une mémoire indéfectible. L’odorat aigu de mon enfance ne m’a jamais quitté. Le reste de mon enfance, j’ai réussi à l’enfouir.

Camille est particulièrement sensible aux odeurs. Sa famille est membre d’une confrérie qui ressemble à des suprémacistes blancs – quelque chose dans le genre. Elle revient sur ses terres pour participer à leur rite initiatique, une grande battue. Que va-t-elle y trouver ? Ses origines, ses racines ou des ennemis à combattre ?

Il y a deux éléments qui marquent dans cette BD. Tout d’abord les dessins, de la couleur directe, de belles aquarelles figuratives où les ambiances dominent, les cheveux roux dans le violet des forêts. Ils sont une réussite inconstatable, ils ont un style qui sort de l’ordinaire et qui accroche l’oeil. Le deuxième point marquant est l’histoire. Dépeindre ce rite initiatique ancestral est une idée intéressante qui est très bien exploitée aux travers de plusieurs facettes de façon finalement pas si manichéenne que l’on aurait pu le craindre. La narration est plus conventionnelle, très linéaire et c’est peut-être le bémol.


Leveel, Marine & Coquillaud, Lilian. Battue. Six pieds sous terre, 2020.