Je crois qu’ils appellent ça un pizzly. C’est un mélange entre un ours polaire et un grizzly. Là-haut, ça fond. Alors les ours polaires descendent et ils rencontrent nos ours.

Eco-anxieux passez votre chemin – et faites de même si vous ne voulez pas le devenir. Je plaisante pour dire à quel point cette histoire est percutante et remue les consciences, et donc à quel point elle est réussie. Et ce n’est pourtant pas facile de tirer son épingle du jeu sur un sujet aussi présent dans l’actualité qui a déjà beaucoup infusé dans le monde de la culture. Une fratrie hyperconnectée va faire l’expérience ultime de la déconnexion en partant habiter dans une cabane perdue au fin fond de l’Alaska, terre où la nature est reine et où les humains entretiennent depuis toujours des liens forts avec elle. Mais tout ne va pas se dérouler comme prévu.

C’est un plaisir de retrouver Jérémie Moreau qui, après le très réussi La Saga de Grimr, fait une fois de plus la preuve de son talent avec un récit fort et poignant. L’originalité et la beauté des dessins tout en arrondis rehaussés de couleurs flashy, presque psychédéliques, nous immergent profondément dans l’histoire. L’opposition brutale entre le monde moderne et la nature que l’homme a profondément dégradé fait prendre conscience de l’ampleur du désastre.


Moreau, Jérémie. Les Pizzlys. Delcourt, 2022.