Je ne sais pas trop quoi dire à propos de ce manga. D’un côté il se laisse lire – avec un léger plaisir coupable –, de l’autre on est sur une énième déclinaison du chasseur de démons et des hybrides hommes-démons. L’action ne se situe pas, comme dans Demon Slayer, dans le passé, mais dans un futur proche qui frise le post-apocalyptique – je n’ai pas creusé le sujet. Alors on est toujours dans la surenchère de violence mais avec une vraie originalité. Le jeune héros orphelin – l’originalité n’est pas là puisque ce statut ou au moins l’absence de parents est celui de nombreux héros de shonen – ne va pas tarder – après seulement quelques pages – à fusionner avec son chien-démon-tronçonneuse pour se transformer en homme-tronçonneuse à la demande en actionnant simplement une tirette astucieusement disposée sur son torse.

L’univers, certainement inspiré de films de série Z comme Danny the Dog ou le mythique Massacre à la tronçonneuse, est plutôt attirant – je ne sais pas si c’est le mot. Ce point positif doit beaucoup au très bons dessins. Il paraît que Tatsuki Fujimoto fait partie de la génération montante des mangakas biberonnés aux Naruto et One Piece. Cette série est en effet prometteuse, mais il manque tout de même une histoire – au moins dans les deux premiers tomes –, plus étoffée que tuer des démons pour avoir le droit de peloter des seins, pour qu’elle se hisse au niveau de ses ainées.


Tatsuki Fujimoto. Chainsaw Man T1. Crunchyroll (Kazé), 2020.