Il semblerait que le millésime Laurent Mauvignier 2025, La Maison vide, soit exceptionnel. C’est ce qui m’a poussé à rattraper mon retard en lisant son précédent roman, Histoires de la nuit. Derrière la couverture immaculée des Éditions de Minuit se cache un thriller diabolique, prouvant que la grande littérature peut être populaire. L’auteur toulousain nous le démontre avec un livre magistral où il parvient à maintenir une tension étouffante sur plus de 600 pages, une véritable performance.

Tout est fait avec une grande sobriété – sauf dans le nombre de pages. Mauvignier utilise peu d’artifices – mis à part quelques changements de point de vue qui nous laissent en plan à la fin des chapitres – mais le tout est exécuté avec une efficacité et une maîtrise impressionnantes. Dans un style épuré, la marque de fabrique de la maison à l’étoile bleue, il déroule une histoire bien pensée, originale tout en restant crédible.

Le véritable tour de force ne réside pas dans l’intrigue, mais dans la manière de la raconter. L’action se déroule dans un petit périmètre, presque comme au théâtre. L’ambiance est électrique, le suspense permanent et d’une rare intensité. On a littéralement la boule au ventre tout au long de la lecture. Ce roman ne peut cependant pas être réduit à un simple bon thriller. Il y a de la profondeur psychologique, visible dans la description de chaque personnage, avec ses failles et ses blessures. Pour citer un exemple, la manière dont Mauvignier dépeint l’usure du couple au début du livre est absolument magistrale.

Après cette lecture, mon envie de découvrir son dernier opus, qui pourrait bien récolter un prix prestigieux cette année, n’en est que plus grande.


Laurent Mauvignier, Histoires de la nuit, Les Editions de Minuit, 2020.