Quai d'Orsay T2

Après un premier tome très réussi que vaut ce deuxième opus ? N’y allons pas par quatre chemins, il s’inscrit dans la continuité et est tout aussi excellent que le précédent. Quel plaisir de se retrouver plongé dans l’intimité d’un cabinet ministériel, d’observer l’art subtil de la diplomatie et de voir se nouer les luttes intestines. Avec à sa tête un ministre d’une telle carrure – au propre comme au figuré – et possédant un tel phrasé, c’est un réel plaisir et une bonne partie de rigolade. Nous retrouvons un Dominique de Villepin – pardon un Alexandre Taillard de Worms – encore plus flamboyant, charismatique, imprévisible et énergique que jamais. On ne peut s’empêcher d’avoir de l’empathie pour le personnage principal, conseiller en charge des “langages” auprès du ministre – comprenez en charge de rédiger les discours. On partage son incrédulité devant la fulgurance de son chef, ses sauts contextuels, ses idées hors du commun et sa propension à élever le débat pour affronter ses adversaires très haut dans un monde parallèle. ...

1 févr. 2012 ·  BD  ♥

Quai d'Orsay T1

Ce n’est pas si fréquent, voici une BD qui nous parle de politique. Nous sommes donc plongés dans les méandres et les intrigues des cabinets ministériels. Le ministre en question a l’esprit chevaleresque et est épris de littérature et de bons mots. Je donne un dernier indice physique, il est grand et porte des cheveux blancs mi-longs rejetés en arrière. Ca y est vous avez trouvé, il s’agit de Dominique de Villepin. Quai dOrsay donne une vision imagée de cet homme dont l’un des hauts faits est le désormais célèbre discours à l’ONU. C’est vraiment cet esprit qui est souligné (au Stabilo ceux qui lirons la BD comprendront): la culture en politique, le courage, le droit a être différent, noble et à s’opposer à la pensée unique par une approche singulière pour servir la paix. Mais c’est aussi les rivalités entre les divers conseillers, les coups bas, le pouvoir du chef qui, d’un geste d’humeur, d’un coup de tête, sans justification peut balayer le travail de plusieurs jours qui sont ici magistralement rendus. Le ministre pense et agit plus vite que les autres, jette quelques idées, esquisse quelques phrases inspirées par son livre fétiche Fragments d’Héraclite. De quoi a être complètement perdu lorsque l’on est un jeune homme sans expérience et que l’on se voit confier la charge de rédiger les discours d’un tel personnage. ...

19 juin 2010 ·  BD  ♥