Bouquiner

Avis aux rats de bibliothèque, à ceux qui ont toujours un livre dans leur sac et une pile qui les attend chez eux, à ceux qui ne lisent pas que sur le siège de leurs toilettes ou chez le dentiste, bref à ceux qui aiment bouquiner. J’insiste sur le verbe bouquiner qui forme le titre du livre en marquant bien sa différence avec le verbe lire. Contrairement à lire qui est assez froid et impersonnel, bouquiner revêt une consonance affective et fait basculer immédiatement le propos dans le registre des sentiments. A entendre ce verbe sympathique on imagine un livre de poche écorné – disons un Folio ou un 10/18 – à la tranche jaunie et au dos fatigué d’avoir été tordu par des mains curieuses – il est vrai que l’on s’imagine mal en train de bouquiner un cahier des charges, un contrat ou une autre joyeuseté du genre. ...