Une forme de vie

Dans l’armée, le taux d’obésité a doublé depuis 2003, selon des études du Pentagone. – LCI C’est peut-être en tombant stupéfaite devant ce type de phrase que l’idée de son nouveau livre a germé dans l’esprit d’Amélie Nothomb. Cette affirmation est surprenante pour tout un chacun - les militaires véhiculent une image de muscles et de rigidité bien loin de l’obésité - mais elle doit l’être encore plus pour la romancière belge qui a un passé commun avec les problèmes de poids. D’abord l’anorexie dont elle a été victime racontée dans Biographie de la faim puis l’obésité évoquée au travers du personnage de Prétextat Tach dans Hygiène de l’assassin. Pour traiter ce sujet elle a choisi le genre épistolaire. Elle imagine donc un dialogue, par courrier interposé, entre un soldat Américain mobilisé en Irak et elle même. Si les situations et les dialogues sont complètements fictifs, les positions et les réflexions d’Amélie Nothomb, semblent bien réelles. C’est donc d’une autofiction qu’il s’agit. C’est un genre intéressant dans lequel l’auteur peut évaluer ses propres réactions face à un univers et des situations fictives, les exemples récents d’autofiction qui me viennent à l’esprit sont le très bon Trois jours chez ma mère de François Weyergans et le moins bon Lunar Park de Bret Easton Ellis. ...

Le voyage d'hiver

Se délecter de la médiocrité d’autrui reste le comble de la médiocrité. Voici une des phrases tirée du Voyage d’hiver, la cuvée 2009 d’Amélie Nothomb. La romancière belge n’est pas médiocre, loin s’en faut et je ne me réjouis pas non plus que ce livre ne fasse, selon moi, pas partie de ses meilleurs ouvrages. Classé dans la catégorie des romans non autobiographique, je le situerais entre Journal d’Hirondelle et Le fait du prince, bien loin des géniaux Hygiène de l’assassin, Cosmétique de l’ennemi et Mercure. Comme toujours chez elle, il y a des prénoms bizarres, un phrasé parfaitement maîtrisé, de très bonnes idées, une intrigue originale et un tout se déroulant dans un mouchoir de poche. On est loin de la débauche de personnages et de décors que l’on peut trouver chez certains auteurs. ...

Ni d'Eve ni d'Adam

Comme Métaphysique des tubes, Biographie de la faim et Stupeur et tremblements, ce livre est un récit autobiographique ou une autofiction se déroulant au Japon. Amélie a, au moment du récit, 21 ans et nous raconte son bonheur d’étudiante vécu juste avant l’horreur du monde de l’entreprise relatée dans Stupeur et tremblements. Son bonheur, c’est le Japon personnifié par un beau et riche jeune homme prénommé Rinri. Au travers de cette relation, la jeune Amélie nous raconte, avec beaucoup d’humour, ce pays si différent du sien. On va donc, tout au long du livre déguster avec délice de nombreuses anecdotes plus drôles, étonnantes et instructives les unes que les autres. Avec Amélie Nothomb, même de banales piqûres de moustiques prennent une autre dimension, je vous laisse imaginer ce que donne une balade en forêt… ...