La grammaire est une chanson douce

Patrick Rambaud dans la préface de son livre La grammaire en s’amusant1 nous raconte la genèse de ce projet: Ce projet a une histoire. Tout a commencé à Rennes en novembre 1997, devant un amphithéâtre bondé : venus de toute la France, des élèves de cinquante lycées avaient désigné le Goncourt des lycéens. Sur la scène on avait planté deux Goncourt officiels, Erik Orsenna et moi, pour débattre sur la grammaire et son enseignement. Pourquoi les manuels scolaires dégoûtaient ces jeunes? Pourquoi une langue affectée, pourquoi tant de préciosité et de graphiques idiots pour énoncer des principes simples? On avait l’impression que les nouveaux grammairiens cherchaient à se valoriser au détriment des élèves, de leurs parents et de leurs maîtres exaspérés. Ce jour-là, donc, deux écrivains qui vivaient et travaillaient avec les mots ont lancé aux lycéens rassemblés : “Nous allons vous écrire une grammaire lisible! C’est juré.” Erik et moi sommes ensuite retournés à nos travaux, nous croisant de loin en loin. Il a tenu parole le premier, et traité le sujet sous forme de contes. ...