Quatre heures, vingt-deux minutes et dix-huit secondes
Lionel Shriver a une réputation d’anticonformiste et c’est cette réputation qui m’a poussé à lire son dernier livre – j’ai un petit penchant même pas coupable pour les pourfendeurs de la bien-pensance ambiante. Son personnage principal est de la même trempe qu’elle – oui elle a un prénom masculin – en plus d’être une avant-gardiste. Elle a arboré un tatouage à l’époque où ces attributs n’était arborés que par des minorités et bien avant que tout un chacun se couvre le corps de mandalas. Il en va de même pour le sport qu’elle pratique assidûment depuis toujours, bien avant que le fait de ne pas sortir faire son jogging hebdomadaire vous fasse passer pour un junkie déprimé. Elle se déplace exclusivement et depuis toujours à vélo lorsque ce moyen de locomotion n’était utilisé que par les plus modestes qui se déplacent désormais en voiture, le vélo étant entre les mains des urbains responsables actant – tout en étant parfaitement dans la tendance – activement contre le réchauffement climatique. À ce propos, le parcours de la piste cyclable à New York est hilarant. Alors, lorsque son mari, pas particulièrement sportif, se met en tête de courir un marathon, coaché par une femme sculpturale qui à l’âge d’être sa fille, s’en est trop. ...