Le Marquis d’Anaon est un nom tiré d’une légende du 18ème siècle qui désigne le seigneur des âmes en peine. Il est surtout le surnom donné à Jean-Baptiste Poulain un jeune homme ancien étudiant en médecine qui sillonne la France à la recherche de phénomènes étranges. Il est doté d’un esprit cartésien et scientifique à une époque ou les croyances païennes prévalaient. C’est cet esprit et les connaissances scientifiques dont il dispose qui l’aident à résoudre les cas étranges auxquels il est confronté. Dans ce quatrième tome, Jean-Baptiste traquera une bête monstrueuse et féroce qui terrorise les habitants des montagnes.

Les dessins sont magnifiques, le trait net et précis de l’auteur fait merveille, les paysages et les expressions des personnages sont parfaitement rendus. Le dessin est sublimé par la mise en couleur qui est remarquable notamment lorsque l’éclairage change lors d’un orage ou au crépuscule. On ne se lasse pas d’admirer ces planches et je me suis surpris plusieurs fois à rester en admiration devant certaines cases (celle où Xavier est juché sur le rocher qui rend remarquablement la majesté du lieu). Cette histoire prend quelques distances avec le côté un peu trop irrationnel du précédent tome. Ce virage en douceur – il reste tout de même une part de mystérieux – est salvateur car la série regagne en crédibilité. Elle est aussi l’occasion pour l’auteur, à travers la relation entre Jean-Baptiste et son cousin, de mettre en avant psychologie des personnages et de revenir, par petites touches, sur le passé et l’enfance de celui que l’on nomme le Marquis d’Anaon.


Fabien Vehlmann et Matthieu Bonhomme, Marquis d’Anaon, Dargaud, 2008, 48 p, Amazon.