Dans un petit bourg japonais isolé, une très vielle dame conçoit un étrange projet. Elle souhaite dédier un lieu aux habitants de son village. Ce sera un musée, le musée du silence puisque ceux auxquels elle souhaite rendre hommage sont morts. Pour ce faire, elle a une idée originale. Elle souhaite exposer un objet propre à chacun des défunts. Bien sûr ce n’est pas n’importe quel objet mais un objet qui représente le plus fidèlement possible chaque habitant. Ce ne doit donc pas être un objet banal comme une brosse à dent ni un objet d’exception comme peut l’être une montre ou un bijou. Il faut qu’il soit intimement lié à la personne, qu’il contienne un peu de son âme afin qu’elle puisse survivre par-delà la mort. C’est pour rassembler cette collection et devenir le conservateur de ce curieux musée qu’est embauché le jeune homme, protagoniste principal de cette histoire. Surpris dès le début par l’entreprise que souhaite mener cette troublante vielle dame, il va tomber de Charybde en Scylla en découvrant bien des mystères.

Roman à la saveur japonaise tellement originale et étrange si caractéristique de Yoko Ogawa. Il oscille entre le thriller angoissant et un récit plus léger et intimiste dans lequel on partage, par exemple, les bons moments passés avec les villageois à l’occasion d’un match de baseball. Une intrigue bien menée dans une atmosphère unique, un très bon roman.


Yoko Ogawa, Le musée du silence, Actes Sud, coll. « Babel », 2005, 315 p, Amazon.