Sillage est le nom d’un convoi de vaisseaux parcourant l’espace à la recherche de nouvelles planètes et de ressources permettant à la colonie de survivre et de se développer. Ce convoi regroupe des races totalement différentes et est régi par un système politique assez avancé – ce n’est pas une horde sauvage mais une organisation bien établie. La colonisation ne doit pas être menée à n’importe quel prix, l’esprit scientifique prime sur l’économie et l’observation et la préservation des nouvelles espèces est privilégiée. C’est justement sur ce point qu’est centré le premier tome. Nous suivons l’établissement d’une colonie sur une petite planète sur laquelle l’analyse préalable n’avait détecté aucune forme de vie intelligente. Pourtant, une jeune fille y vit à l’état sauvage accompagnée d’une sorte de tigre. Il se pourrait bien que cette fille soit le premier spécimen découvert d’une espèce depuis longtemps disparue: l’espèce humaine.

Ce premier tome de Sillage pose le décor tout en étant divertissant et rythmé. Les dessins sont à l’avenant, ils sont très soignés dans un style clair et consensuel. C’est une bonne petite série de SF, grand public, sympa pleine de charme et très accessible.

Le côté émancipation des masses présent dans l’histoire est un peu exagéré mais a le mérite d’amener une réflexion et un peu de morale dans une série dont ce n’est pas le but premier. Après cette lecture, une foule de questions restent ouvertes: que va-t-il advenir de la jeune Nävis, quel est le but de Sillage, que vont devenir les personnages rencontrés dans ce premier tome … Bref, de quoi à créer une série au long cours et les auteurs ne s’en sont pas privés; plus d’une dizaine de tomes – sans compter les spin-offs – ont été publiés à ce jour.


Jean-David Morvan et Philippe Buchet, Sillage #1 : A feu et à cendres, Delcourt, 2006, Amazon.