Un type avec une tête de Tintin qui aurait pris un sacré coup de vieux – disons une bonne dizaine d’années –, mal rasé est au lit avec un mauvais rhume. Même si le clin d’oeil est appuyé ce n’est manifestement pas Tintin puisqu’il a une femme et, bien qu’il travaille à la radio, n’est pas journaliste mais preneur de son. Pourtant, les auteurs vont multiplier les références : une cantatrice, un canard en or, une statue précolombienne, etc.. Le perroquet des Batignolles a une drôle d’histoire. C’était à l’origine un feuilleton radiophonique – là on dirait quelque chose d’un autre âge mais non, il était diffusé en 1997 enfin ça fait quand même quelques années, oula je vieillis moi. Les auteurs, Jacques Tardi – on sentait bien du Tardi derrière un projet au nom pareil – et Michel Boujut, écrivaient le scénario à tour de rôle semaine après semaine.

Ça fleure bon les BD à l’ancienne car au delà des références tintinesques, les dessins, la mise en couleur, les patronymes et les dialogues sont à l’avenant. Il faut avouer que c’est très agréable et pas du tout caricatural. L’histoire démarre sur les chapeaux de roues et on se laisse embarquer dans cette intrigue bien construite qui pique rapidement notre curiosité. La progression est bien maitrisée et il est important de souligner qu’il faut un peu de temps pour terminer la lecture de ce premier tome. J’ai donc un avis très positif sur cette BD qui reprend à son compte les canons du genre et le fait bien. Même si, en hommage aux feuilletons, des questions restent posées à la fin, l’histoire progresse bien et fournit suffisamment de révélations et d’information pour satisfaire les lecteurs les plus exigeants.


Jacques Tardi, Michel Boujut et Stanislas, Le perroquet des Batignolles #1, Dargaud, 2011, 56 p, Amazon.