L’idée de départ est très intéressante. Des extraterrestres ont fait une apparition sur Terre et ont laissé, comme trace de leur passage, six zones dans lesquelles il se passe des phénomènes étranges. Ces zones sont protégées par l’armée et étudiées par des scientifiques mais, malgré cette surveillance, des pilleurs s’adonnent à la chasse aux objets laissés par les visiteurs. Ces chercheurs de trésors sont connus sous le nom de stalkers – c’est un mot anglais difficile à traduire qui désigne en général des personnes peu recommandables. Ils prennent des risques inconsidérés pour revendre au marché noir leurs trouvailles aux propriétés et aux dangers encore méconnus – un peu comme de l’amiante ou du Mediator en bien pire. Ce roman nous propose de suivre les aventures de l’un d’eux vivant à Harmont, une ville mitoyenne de l’une des six zones visitées.

C’est un roman de science-fiction russe datant des années 70. Je trouvais le sujet très alléchant mais j’ai été déçu par la réalisation. On se trouve plongé dans une univers très noir, proche du monde du polar. L’accent est mis sur ce côté plutôt que sur l’aspect exploration de la zone et découverte scientifique. Les objets extraits sont ainsi considérés comme des marchandises qui s’apparentent à de la drogue ou à des pierres précieuses même si on leur confère certains pouvoirs. Les parties relatant l’exploration de la zone ne sont pas assez bien exploitées. Pourtant il y avait de la matière avec les nombreux pièges qu’elles recèlent et le danger omniprésent qui y règne. Pour noircir encore un peu plus le tableau, j’ai eu beaucoup de mal à entrer dans cette histoire que j’ai finalement trouvé assez confuse – peut-être est-ce dû à un problème de traduction. Tout le monde ne partage pas mon avis – heureusement – et certains ont même fait de ce roman un livre culte.


Arkadi Strougatski et Boris Strougatski, Stalker: Pique-nique au bord du chemin, Denoël, 2010, 240 p, Amazon.