Claus est un clown et Simon un dinosaure – c’est bien eux que vous apercevez sur la couverture. Ils donnent des spectacles mais la vie est dure pour les artistes, le spectacle vivant ne paie pas vraiment. Cette situation précaire va les pousser à accepter la proposition d’un homme d’affaire – généralement, c’est le début des ennuis. Son domaine c’est le spectacle d’évasion. Dans le monde futuriste qui sert de cadre à cette BD, l’art d’Houdini a été popularisé à un tel point que les participants sont considérés comme des demi-dieux, ce sont les nouveaux gladiateurs. Ils s’affrontent lors d’exhibitions toujours plus extravagantes, spectaculaires et bien sûr dangereuses. Qui dit popularité dit argent et qui dit argent dit mafia.

C’est une BD très originale à tout point de vue. L’histoire et les personnages sortent de l’ordinaire sans pour autant tomber dans le loufoque ou l’incompréhensible. Le scénario n’est pas extraordinaire mais il se tient et c’est assez bien fait pour rester intéressant du début à la fin.

Mais ce qui attire le plus est le graphisme. Il est très novateur tout en proposant de très beaux dessins. Le dessinateur espagnol ne mise donc pas que sur l’originalité mais s’appuie avant tout sur une grande qualité technique.

Un traitement des couleurs bien particulier confère à l’ensemble un rendu très réussi en évitant les pièges du trop Photoshop. J’ai lu cet album pour la seconde fois et je confirme ma première bonne impression. J’ai vérifié mais aucune suite n’est sortie depuis, c’était bien un one shot, dommage. Une BD oubliée qu’il ne faut pas hésiter à exhumer de l’étal d’un bouquiniste.


Acuna et Arcas, Claus et Simon : Rois de l’évasion, Albin Michel, 2005, 48 p, Amazon.