Que dire de plus sur ce livre archi-connu et archi-exploité au delà de sa forme originelle – on ne compte plus les adaptations sous diverses formes : BD, cinéma et même comédie musicale ? On peut simplement dire qu’il faut lire la version originale et que c’est un livre merveilleux pour les enfants et certainement encore plus pour les grandes personnes. Enfin, disons pour celles qui comprendront le secret du renard:

Voici mon secret. Il est très simple : on ne voit bien qu’avec le coeur. L’essentiel est invisible pour les yeux.

Antoine de Saint-Exupéry démontre avec ce livre que l’on peut être quelqu’un de très sérieux – un pilote c’est du sérieux non – tout en gardant son âme d’enfant. Il nous ouvre son coeur et nous confie à mots couverts son amour pour Consuelo la belle salvadorienne. Au travers de l’image de cette fleur capricieuse, fragile, orgueilleuse mais tellement belle et surtout unique dans le coeur du Petit Prince, il illustre ses sentiments et les difficultés qu’il rencontre dans sa relation amoureuse.

Le Petit Prince, qui assistait à l’installation d’un bouton énorme, sentait bien qu’il en sortirait une apparition miraculeuse, mais la fleur n’en finissait pas de se préparer à être belle, à l’abri de sa chambre verte. Elle choisissait avec soin ses couleurs. Elle s’habillait lentement, elle ajustait un à un ses pétales. Elle ne voulait pas sortir toute fripée comme les coquelicots. Elle ne voulait apparaître que dans le plein rayonnement de sa beauté. Eh ! oui. Elle était très coquette ! Sa toilette mystérieuse avait donc duré des jours et des jours. Et puis voici qu’un matin, justement à l’heure du lever du soleil, elle s’était montrée.

C’est un livre qui nous amène vers l’essentiel; loin, très loin de nos préoccupations et de nos tracas quotidiens vers un endroit qui est pourtant tellement proche.


Antoine de Saint-Exupéry, Le Petit Prince, Gallimard, coll. « Folio Junior », 2007, 120 p, Amazon.