Certains d’entre vous connaissent peut-être le jeu de société Les Loups-Garous de Thiercelieux. Dans ce jeu où chaque joueur incarne soit un villageois soit un loup-garou les uns doivent éliminer les autres. Tout le sel du jeu réside dans le fait que les loups-garous sont, le jour, des habitants que rien ne distingue des autres villageois. Par contre, la nuit, ils s’éveillent pour dévorer les habitants.

C’est un peu le même principe qui est au coeur du manga Claymore. Dans cet univers, des démons appelés Yomas se cachent parmi la population et font régner la terreur en dévorant les villageois qui constituent leur seule nourriture. Ce problème est particulièrement épineux à résoudre car non seulement, ils sont extrêmement forts mais en plus sont indétectables lorsqu’ils revêtent leur apparence humaine.

Pour lutter contre ce fléau, un groupe connu sous le nom de Claymore a été créé. Le groupe tire son nom de l’énorme épée que porte chacun des membres — la claymore est une grande épée (plus d’un mètre de long) qui s’utilisait habituellement à deux mains. Ce groupe est composé d’hybrides c’est à dire d’humains ayant du sang de démon dans leurs veines. Les hybrides sont uniquement des femmes car, contrairement aux hommes, elles parviennent à supporter et à contenir la part de démon qu’elles ont en elles. Dans ce premier tome, nous suivons l’une d’elle nommée Claire dans l’accomplissement de ses missions.

Le thème du manga est intéressant et les phases de combats alternent avec la découverte d’éléments liés aux démons et à l’organisation Claymore. Le scénario n’est pas d’une extrême richesse mais le mystère auréolant les démons et les membres de Claymore qui les combattent revêt suffisamment d’intérêt pour tenir le lecteur en haleine. Sur le plan des dessins, les personnages féminins constituant les Claymore sont très bien réussis par contre, les monstres et le reste des dessins sont plutôt passables. J’ai été notamment surpris du peu de volume donné au dessin, tout semble être à plat sans profondeur ni remplissage.

En conclusion, c’est un premier tome intéressant pour les amateurs du genre, les autres n’en garderont pas un souvenir impérissable. Ceux qui persévéreront seront récompensés car les tomes 3 et 4 donnent un coup d’accélérateur à la série en nous plongeant dans l’enfance de Claire. La série devient alors vraiment prenante voire même addictive.


Norihiro Yagi, Claymore #1, Glénat, 2006, 192 p, Amazon.