Scott et Zelda Fitzgerald ont eu une fille, Frances surnommée Scottie. Entre 1936 et 1940 Zelda est internée dans un hôpital psychiatrique et Scottie est loin de la maison, exilée pour suivre des études supérieures. Scott est au crépuscule de sa vie. Le succès, les fêtes et l’argent sont derrière lui. Il lutte pour subsister et envoyer tout de même des petits cadeaux à sa fille. Pour cela, il écrit des scénarios au kilomètre pour Hollywood.

Je songe pour de bon à me mêler périodiquement de cinéma jusqu’à la fin de mes jours, mais ce travail ne satisfait guère l’âme, car il consiste à raconter des histoires tout juste bonnes pour des enfants, ce qui m’intéresse assez peu.

Pendant ce temps, Scottie vit sa vie d’adolescente frivole. Elle néglige ses études et ne pense qu’aux mondanités et aux garçons. Voici un extrait qui démontre que le monde était déjà compliqué avant Facebook et Twitter.

Je sais qu’à seize ans, on meurt d’envie d’avertir le monde entier de ses allées et venues comme s’il s’agissait d’évènements d’importance cosmique […]

Scott sait trop bien à quoi mène cette vie dissolue. Zelda et lui en ont fait l’amère expérience.

Tu as pour père et mère deux exemples éclatants à ne pas imiter. Il te suffira de faire tout ce qu’ils n’ont pas fait et tout ira à merveille.

Il fait tout pour la remettre dans le droit chemin parfois avec des mots durs mais toujours avec beaucoup d’affection.

J’entends qu’en toute chose tu te montres digne de ce que, depuis toujours, j’ai rêvé pour toi.

Ces lettres, rassemblées dans ce petit recueil, racontent la relation complexe entre un père et sa fille résumée par ces mots “Lots of Love”.


Francis Scott Fitzgerald et Scottie Smith Fitzgerald, Lots of Love. Scott et Scottie : Correspondance 1936-1940, Le Livre de Poche, 2010, 275 p, Amazon.