J’ai voulu écrire quelque chose sur ce livre pour relever le défit suivant. Est-ce que je parviendrai à expliquer son principe par des mots. A priori rien de bien compliqué, il s’agit d’un livre pour jeunes enfants, et pourtant. Rétrospectivement, je pense que c’était une mauvaise idée et que j’ai échoué, je vous laisse en juger.

Dans ce livre les fruits se transforment en animaux – c’est mal parti pour la clarté des explications. La magie opère par le biais de rabats. Sur chaque double-page, un rabat recouvre en partie un dessin et compose ainsi un fruit – la partie du dessin visible + l’extérieur du rabat représentent un fruit. En le soulevant, on découvre que la partie du dessin initialement visible et la partie se trouvant sous le rabat forment maintenant un animal – la partie du dessin visible + l’intérieur du rabat représentent un animal. Avec un exemple parlant ce sera peut-être mieux. Lorsque l’on soulève le rabat sur lequel figure l’extrémité d’une banane on a la surprise de découvrir que l’extrémité visible est en fait le bec du canard qui se cachait dessous – j’espère que l’exemple aide à la compréhension, c’est bien la seule chose qui peut me sauver.

Les enfants adorent soulever les rabats pour voir ce qui se cache dessous. Avec ce livre, ils sont comblés puisqu’en plus d’en avoir un sur chaque double-page, ils ont la surprise de découvrir un animal à la place d’un fruit. Ils écarquillent les yeux, nous regardent puis regardent à nouveau le livre pour s’assurer qu’ils n’ont pas rêvés.

Seule ombre au tableau, j’ai trouvé les bordures noires, épaisses et irrégulières des dessins pas très esthétiques, mais il s’agit d’une affaire de goût et cette remarque n’enlève rien à la qualité de ce livre.

Enfin, il restera tout de même quelque chose de ce fiasco – en plus je l’espère de vous avoir fait découvrir un bon livre. Une bonne leçon et la preuve que la citation de Boileau n’est pas toujours vraie : “Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, Et les mots pour le dire arrivent aisément.” Car ce qui apparaît de façon évidente en découvrant ce livre est un peu compliqué à expliquer – c’est une euphémisme. je reconnais mon échec et m’en remettrai donc désormais à Napoléon plutôt qu’à Boileau: “Un bon croquis vaut mieux qu’un long discours”.


Yusuke Yonezu, Qui se cache sous les fruits ?, Minedition, 2011, Amazon.