Un professeur de creative writing (atelier d’écriture) un peu coureur a la fâcheuse habitude de céder aux avances de ses jolies élèves. Il ne s’explique pas vraiment l’attrait qu’il exerce auprès de cette population, mais entend bien en profiter puisque cette chance lui est donnée. Tout n’allait pas si mal jusqu’au jour où …

Sous ses aspects de thriller, ce roman de Djian aborde les problèmes de l’enfance et de ses blessures qui ne se referment jamais. Les femmes sont omniprésentes dans ce livre, il n’y a pas que les jeunes étudiantes, mais aussi et surtout la mère et la soeur. On comprend alors que ces deux personnes sont à l’origine de son comportement vis-à-vis des femmes. Ce roman est auréolé de mystère a bien des égards, mystère qui est symbolisé par la présence troublante de la forêt.

Bien ficelé, bien écrit, je n’ai pas grand-chose à reprocher à ce roman. Et pourtant, je ne suis pas complètement convaincu. Le parallèle entre les traumatismes de l’enfance et le comportement de l’adulte m’a paru un peu trop évident, un peu trop présent, presque caricatural. L’atmosphère pesante parfois malsaine peut aussi déranger au bout d’un certain temps, mais ça c’est voulu.

P.-S.: Je déconseille ce livre aux personnes tout juste sevrées de la cigarette – encore plus aux ex-amateurs de Winston – tant il en est fait l’éloge. Je n’ai pas vu l’adaptation de ce livre au cinéma (L’amour est un crime parfait), juste la bande annonce. Ouf, ils ne les ont pas remplacées par des sucettes – j’ai quand même vu une cigarette électronique !

P.-P.-S.: Ils ont dû bien rigoler lorsqu’ils ont trouvé la couverture du livre de poche. Elle est assez évocatrice à plus d’un titre.


Philippe Djian, Incidences, Gallimard, 2011, Amazon.