J’ai toujours regardé cette série du coin de l’oeil, mais rebuté par les dessins, j’avais toujours renoncé à la lire. Enfin plus précisément par le dessin des personnages. Il y a vraiment quelque chose qui cloche. Ils sont trop académiques, trop statiques, ils sont à l’opposé du naturel et ressemblent un peu à ces mannequins de bois dont les dessinateurs se servent comme modèles. Leur visage est particulièrement surprenant on dirait que leur expression est figée et je ne parle pas des coiffures sorties tout droit des années 80 – en même temps la série n’est pas toute jeune puisque le premier tome a paru en 1994. C’est curieux car le dessinateur peine à insuffler de la vie à ses personnages alors qu’il fait du très bon travail sur les décors et excelle même sur le rendu des nombreux animaux qui peuplent cette planète – autrement dit, le bestiaire est génial.

Mais reprenons les choses dans l’ordre. Aldébaran est un cycle de cinq tomes initiant la saga Les mondes d’Aldébarans qui compte aujourd’hui quatre cycles. Aldébaran est une planète ressemblant assez à la Terre, bien qu’elle comporte encore plus d’eau (plus de 90% de sa surface), qui a été colonisée par des humains. La flore est assez similaire, elle ressemble un peu à celle de nos zones tropicales alors que la faune est bien différente. Elle est constituée d’animaux étranges, pour certains très dangereux. C’est principalement pour cette raison que les humains ne se sont pas aventurés au coeur des océans car ils recèlent de nombreux dangers et restent à ce jour encore très méconnus. Ils pourraient bien abriter l’un des plus grand mystère de la planète.

Il faut reconnaître qu’une fois habitué aux dessins, la série est vraiment agréable à lire. Les deux premiers tomes sont un parfait mélange de SF et d’aventure. A partir du troisième – certainement le moins réussi – la dimension politique prend le pas sur l’aventure qui redeviendra omniprésente dans les deux derniers tomes. Leo, Luiz Eduardo de Oliveira de son vrai nom a tout fait tout seul du sol au plafond: scénario, dessins et jusqu’à la mise en couleur. Il faut bien reconnaitre que le succès de la série n’est pas dû au hasard et c’est une lecture à conseiller pour tout amateur de SF et / ou d’aventure. Moins original qu’un Saga ou qu’un Aâma il n’en reste pas moins un classique du genre très solide.


Leo, Aldebaran #1, Dargaud, 2000, 52 p, Amazon.