Lorsque j’ai eu vent – un peu tardivement il est vrai – de la sortie d’un nouveau tome des Légendes de la Garde mon sang n’a fait qu’un tour et je me suis rué dans ma librairie. Je suis un grand fan de la série et j’ai mis ce volume sous mon bras après l’avoir cherché pendant deux bonnes minutes qui m’ont semblé durer un quart d’heure. Une fois de plus je suis victime de la psychose de l’indisponibilité hypothétique des ouvrages que je soupçonne les éditeurs d’entretenir.

Je n’avais pas vu dans mon état de semi-conscience qu’il ne s’agissait pas de la suite de la série, mais d’un recueil de contes. En fait, j’ai commencé à avoir des doutes lorsque j’ai tâté l’épaisseur du volume à travers le sac une fois sorti de la librairie. D’habitude ils sont tellement gros que leur dos est bombé. A bien y réfléchir, il m’avait semblé qu’il était bien abordable. Et là, j’ai ouvert le sac pour en avoir le coeur net et je suis tombé sur ces lignes de David Petersen dans l’avant-propos.

Créer une histoire accessible pour les nouveaux lecteurs, mais assez substantielle et gratifiante pour les fans déjà existants, c’est un sacré numéro d’équilibriste !

Et je pense qu’il a trébuché. Comme il le dit, ce genre d’exercice n’est jamais évident et je n’ai jamais été convaincu par ce type de volume s’intercalant au milieu d’une série. J’ai toujours l’impression que les auteurs ont raclé les fonds de tiroir pour nous refourguer du réchauffé, quelques histoires déjà publiées à droite et à gauche – et c’est malheureusement le cas ici. Je conseille aux nouveaux lecteurs de ne surtout pas commencer par là, mais par le commencement, aux autres de faire l’impasse et aux irrécupérables comme moi de l’acheter.

P.-S.: Je ne suis pas peu fier d’avoir réussi à écrire un article aussi long avec aussi peu de choses à dire. Je progresse.


Petersen, David. Légendes de la Garde: Baldwin le brave et autres contes. Traduit par Isabelle Troin, Gallimard, 2015.