En voyant cette série, on pense tout de suite au Gourmet solitaire1 de Jirō Taniguchi. Les deux oeuvres s’intéressent à la cuisine dans les petites restaurants populaires. Mais ici, il n’y a qu’un seul restaurant et à la Cantine de minuit les règles sont simples

  • Ouverture de minuit à sept heures du matin,
  • Une carte très réduite: uniquement de la soupe miso et de l’alcool,
  • Consommation d’alcool limitée à 3 verres par personne.

Mais toute l’originalité se trouve dans la devise du patron

Chez moi, vous pouvez commander ce que vous voulez. Si j’ai de quoi vous le préparer, je le ferai.

Programme alléchant. Le restaurant est tout petit, les clients s’installent autour d’un bar en “U” au centre duquel officie le patron, un sourire bienveillant aux lèvres. Dans cet enchainement de moments se mêlent les recettes de cuisines et les histoires personnelles de noctambules qui deviennent vite des habitués. Les histoires des gens de la nuit, sont souvent aussi croustillantes que le plat qui les accompagne. Ce sont souvent des plats très simples – j’ai adoré l’idée des Wiener rouges taillées en forme de poulpes –, très typiques du japon, de ceux qui déclenchent des réminiscences – l’équivalent d’un oeuf mimosa en France. Avec ce délicieux mélange, Yarō Abe parvient à restituer l’ambiance inimitable d’un bar de quartier ou d’un petit restaurant fréquenté par des habitués. Un endroit dans lequel on se sent bien, où l’on partage autour d’un verre et d’un bon repas une partie de ses joies et de ses peines. Un petit morceau d’humanité autour d’un bar.


Abe, Yarō, La cantine de minuit T1, Le Lézard noir, 2017.


  1. Taniguchi Jirō. Le Gourmet solitaire. Casterman, 2005. ↩︎