J’appréhendais un peu mes retrouvailles avec Fred Vargas et son célèbre commissaire après plus de 10 ans de séparation – ma dernière lecture était le précédent opus, Un lieu incertain. A l’époque j’étais assez fan de ses romans et je lisais chaque nouvelle histoire du commissaire et de sa brigade d’originaux dès sa sortie. J’aimais particulièrement deux choses le côté instinctif, flou rêveur à l’opposé de la rationalité et la légende souvent à la lisière du fantastique qui était toujours le fil rouge de l’histoire.

À force de s’éloigner des mots, les théories les plus pures tournent aux racontars. Et l’on ne sait plus rien. D’approximation en inexactitude, la vérité se dissout et la place est faite à l’obscurantisme.

La bonne nouvelle est que rien n’a vraiment changé dans cette nouvelle aventure – qui ne l’est que pour moi puisqu’elle date tout de même de 2011 – et que les années d’abstinence on certainement effacé ma lassitude et rechargé mon envie. La nostalgie de retrouver ces personnages bien connus a fait le reste et a contribué à faire passer les petits défauts au second plan. Ici, deux enquêtes s’entremêlent et permettent de donner de l’épaisseur à l’histoire. Le récit ne se conforme pas un schéma rigide, mais semble suivre les méandres des réflexions de l’autrice. En résumé, des retrouvailles réussies. Il me reste encore quelques tomes à rattraper, mais je pense qu’il est préférable d’attendre un peu.


Vargas, Fred. L’armée furieuse. Editions Viviane Hamy, 2011.