Le mot climax s’emploie souvent au figuré pour désigner l’acmé, le point culminant d’un récit. Mais il désigne également, en science, un état optimal d’équilibre écologique. Ce mot polysémique est le titre parfait pour ce livre qui mêle habillement écologie, mythologie et fantasy.

Sur la couverture, le titre du jeu, Dungeons & Dragons, annonçait en lettres grasses et travaillées le programme de leurs dernières après-midi de vacances.

Thomas B. Reverdy est particulièrement à l’aise dans ce numéro d’équilibriste et se sort avec les honneurs de ce projet ambitieux qui aurait pu tomber à plat. Les parties les plus romancées insufflent de la vie et une touche d’originalité à cette fable écologique très convaincantes. Les volets scientifiques sont d’une précision chirurgicale sans être ennuyeux, on sent qu’il a vraiment travaillé son sujet.

C’est pourquoi l’ère que nous vivons est appelée par les scientifiques l’Anthropocène. Nous sommes devenus l’équivalent d’une force naturelle. Et nous avons tout détraqué. Nous ne savons pas vers quel climax nous allons.

Après cette lecture, je suis encore plus convaincu que nous avons dépassé depuis longtemps le point d’équilibre et que nous nous fonçons tête baissée vers le Ragnarök.


Reverdy, Thomas B. Climax. Flammarion, 2021.