J’avais entendu parler d’un roman Houellebecquien, peut-être car, comme les protagonistes, Michel Houellebecq a été formé à AgroParisTech – pour être exact à Agro Paris-Grignon qui est devenu  AgroParisTech – mais je pense plutôt à l’un des disciples du maître, Aurélien Bellanger. Comme les romans de Bellanger, Humus est avant tout un livre technique. La comparaison s’arrête là car Humus est d’un abord plus simple, moins technique, plus romanesque et se lit facilement.

Ce roman est dans l’air du temps, celui de l’urgence écologique et de la réponse à apporter à cet enjeu qui menace l’humanité. À l’une des extrémités des solutions se trouve la décroissance, c’est-à-dire, le retour à la vie d’avant la révolution industrielle. À l’autre, la réponse technologique, la martingale qui règlera tous nos problèmes sans changer notre mode de vie. Et si ces deux solutions reposaient sur un animal dont personne ne se préoccupe, ou qui est au mieux méprisé, le lombric.

Qu’est-ce que l’Homme ? S’exclama Marcel Combo que plus rien ne pouvait arrêter. Étymologiquement, rien d’autre que de l’humus. Voilà pourquoi c’est l’humus qui sauvera l’Homme.

Gaspard Koenig réussit un très bon roman et parvient à souligner les errements de notre société face au mur qui se dresse devant elle. Le philosophe est parvenu à trouver le bon équilibre pour passer des messages dans un livre qui reste agréable à lire et divertissant.

Le constat est simple. D’abord, sans révolution, pas de transformation possible: tout le discours sur la “transition” a pour seul objectif de préserver le statu quo.


Koenig, Gaspard. Humus. L’Obervatoire, 2023.