Les particules élémentaires retrace le destin de deux demi-frères délaissés par leurs parents. L’un, Michel, est un brillant scientifique complètement renfermé sur lui-même, solitaire et introverti. L’autre, Bruno, est un enseignant obsédé par la sexualité et toujours en quête de nouvelles expériences. La sexualité est au coeur de ce livre les recherches de Michel tendent vers une séparation entre la sexualité et la reproduction quand pour son frère, elle a été l’obsession de sa vie.

Dans un monde qui ne respecte que la jeunesse, les êtres sont peu à peu dévorés.

Dans son deuxième livre, Michel Houellebecq, est au coeur de ce qui a fait sa réputation, le nihilisme. Ses personnages sont dépressifs et misanthropes. Issus d’une famille décomposée ils vivent en marge de la société ou plus exactement à l’opposé de la vie sociale et familiale classique. Le livre est très cru et sans concession. Au delà des réserves morales que l’on pourrait émettre sur le fond ou sur certains propos tenus par les personnages, la maîtrise de l’écriture est totale entre langage cru et vocabulaire philosophico-scientifique. La structure du livre qui aurait pu être pensée rigide comme un aller-retour entre les deux frères disparaît complètement aux yeux du lecteur ce qui est un gage de qualité. La fin tend vers la science-fiction et préfigure ce que sera La possibilité d’une île. Ce n’est pas un livre consensuel – loin de là –, mais tout de même un grand livre.


Michel Houellebecq. Les particules élémentaires. Flammarion, 1998.