Les récits d’alpinisme sont l’un de mes péchés mignons – alors que c’est une activité que je ne pratique que pour grimper en haut des étagères des bibliothèques –, alors lorsqu’ils sont écrits par un styliste comme Al Álvarez je ne boude pas mon plaisir. J’ai découvert cet auteur en lisant un livre consacré au poker – activité que je ne pratique pas non plus –, Le plus gros jeu, et j’ai tout de suite été sous le charme de ce mélange improbable de journalisme et de poésie, comme si un professeur d’université se mettait à écrire sur des sujets de la culture populaire, un gonzo journalisme littéraire en quelque sorte.
Ici nous n’avons pas à faire à un classique récit d’expédition – comme le terrible Tragédie à l’Everest –, mais au portrait d’un grimpeur attachant, Mo Anthoine. Evidemment, Àlvarez relate plusieurs épopées en montagne dont certaines à laquelle il a lui-même participé, mais s’attarde aussi sur d’autres aspects de la vie de ce sympathique aventurier. Le fait que ce court récit soit écrit avec subtilité, humour et intelligence – et autodérision lorsqu’il est partie prenante – le rende particulièrement agréable à lire.
Al Álvarez. Nourrir la bête : Portrait d’un grimpeur. Traduit par Anatole Pons-Reumaux. Métailié. 2025.