Zombies

Pour préparer la sortie de son nouveau livre Les Éclats qui doit paraître au printemps, j’ai eu envie de me plonger dans le seul livre de Bret Easton Ellis que je n’avais pas encore lu, Zombies. C’est une originalité dans son oeuvre car il s’agit du seul recueil de nouvelles qu’il a publié. Dès les premières histoires on est en terrain connu, Los Angeles et sa Mulholland Drive, Palm Springs, le désert et évidemment Camden l’université de fiction située dans le New Hampshire. ...

Des raisons de se plaindre

La quatrième de couverture donne – pour une fois – une indication intéressante ne gâchant pas le plaisir de lecture. La gent masculine, voilà le sujet des nouvelles qui composent Des raisons de se plaindre. Leur petites lâchetés, leur mauvaise foi, leurs erreurs et leurs errances. Leurs soucis d’argent, leurs peines de coeur et leur compétition sexuelle… mais aussi leur charme, leur maladresse. On n’aimerait pas forcément croiser ces personnages dans la vraie vie. Mais l’humour et la cocasserie les rachètent. En somme, ils nous ressemblent. ...

Goodbye, Columbus

Goodbye, Columbus est le titre du recueil et de sa nouvelle principale – vous découvrirez en la lisant à quoi il fait référence. C’est le premier ouvrage publié de Philip Roth et le seul recueil de nouvelles. Il s’agit d’une longue nouvelle ou novella de plus de 100 pages – c’est-à-dire plus long qu’un roman d’Amélie Nothomb. Elle constitue l’attrait majeur de ce recueil, les autres nouvelles d’un format plus court sont beaucoup plus classiques et, à mon humble avis, beaucoup moins intéressantes. ...

Entre amis

Je ne lis pas souvent des nouvelles, mais j’avais entendu parler de ce recueil il y a très longtemps, peut-être lors d’une émission de La Dispute. Elles sont homogènes et forment un tout. Elles mettent en scène les mêmes personnages ont une unité de temps et surtout de lieu. Elles se suivent, finalement un peu à la manière des chapitres d’un livre. Leur sujet, ce qu’elles dépeignent c’est ce lieu si particulier qu’est le Kibboutz. ...

L’annulaire

C’est en écoutant une émission de radio consacrée à Françoise Nyssen récemment nommée ministre de la culture, que j’ai pensé à Yoko Ogawa. Pourquoi ? Parce qu’avant d’exercer ces hautes fonctions elle fut la directrice des éditions Actes Sud créées par son père. Il faut se souvenir que pour se faire une place parmi les grands, Actes Sud a d’abord misé sur un terrain relativement délaissé par ses concurrents, la littérature étrangère. Elle a su dénicher des auteurs de talent issus des quatre coins du globe et à l’instar de Paul Auster pour les États-Unis, Yoko Ogawa peut être érigée en digne représentante du Japon. Elle est au catalogue depuis le milieu des années 90 et comme pour Paul Auster, Actes Sud propose un recueil de ses oeuvres (une intégrale) disponible en deux volumes. Elle écrit des histoires où le fantastique s’insinue volontiers dans le quotidien un peu à la manière d’Haruki Murakami pour qui elle revendique une admiration et une filiation. Malgré des lectures enthousiasmantes du Musée du silence, de La formule préférée du professeur, je m’étais arrêté sur un décevant Parfum de glace et n’avais plus rien lu d’elle depuis plusieurs années. Je me souvenais posséder un fin volume grand format et je me suis donc mis en quête de L’Annulaire – ce qui ne fut pas chose facile. ...

Surprises de Noël

Que dire de ce mince recueil de trois nouvelles ? Eh bien, pas grand-chose malheureusement. Rien ne le sauve, à commencer par son contenu. Le format de la nouvelle est contraignant. Il est difficile de développer une histoire, de camper des personnages et de créer une ambiance en si peu de pages. N’est pas Carver qui veut. Il faut bien constater que Kourkov échoue dans cette exercice là où il avait très bien réussi avec ses romans et notamment son cycle du Pingouin. Le contenant ne se démarque pas non plus. Le style est purement absent, neutre, on se croirait dans un polar bas de gamme ou un roman de gare. ...

Brève histoire de pêche à la mouche

Voici un curieux petit livre, presque une nouvelle. Inclassable, insaisissable, original et troublant. C’est au départ l’histoire assez banale d’une journée de pêche entre amis. Nous sommes donc partis pour suivre ces trois hommes qui exercent le métier de psychiatre. Attention ce qui s’attendent à une promenade bucolique et ont, bien présent en mémoire, le fameux Et au milieu coule une rivière risquent d’être déçus. On est bien loin du charme simple de la journée au bord de l’eau. Très tôt dans le roman une indication est donnée, le temps n’est pas de la partie. Ca commence mal pour une partie de pêche et les les choses vont vite prendre une tournure étrange. Certaines pensées du narrateur vont peu à peu s’insinuer dans le récit, se matérialiser et venir se mêler à la réalité. Ceci m’a rappelé les “eidesis” de La caverne des idées. Il n’y a donc aucune frontière entre ce qui se passe dans la réalité et dans la tête du narrateur. Il raconte les choses comme il les perçoit sans distinction entre ce qui est réel et imaginaire. Ce n’est pas anodin car il peut parfois se passer des choses assez bizarres voire inquiétantes dans la tête des gens. Ici, cette autre face du miroir est exposée au grand jour, mêlée à la réalité afin de mettre en exergue le décalage parfois effrayant entre nos pensées et le monde qui nous entoure. C’est la rencontre fortuite avec la jeune fille du restaurant qui va être le déclencheur de ces visions – Ah ! les femmes. ...