Moon Palace

Je suis un inconditionnel de Paul Auster et je poursuis, avec la lecture de Moon Palace, le parcours de son oeuvre. Le livre commence bien, le personnage principal est un jeune homme étrange dont la vie n’est pas simple. Il est passionné de littérature, anticonformiste, bref un personnage comme on les aime. Puis, il fera la rencontre d’un vieil homme au passé trouble et qui pourrait bien se révéler être encore plus étrange que lui. Leur rencontre est-elle le simple fruit du hasard ? ...

Le Livre des illusions

Je ne sais pas trop quoi dire. Je suis un peu déstabilisé, c’est la première fois que je n’apprécie pas un livre de Paul Auster. Pourtant, on présente ce Livre des illusions comme une pièce maitresse de l’oeuvre de l’écrivain new-yorkais. Paul Auster est un précurseur, il a mis le cinéma muet à l’honneur bien avant qu’il soit brusquement sorti des oubliettes par le triomphe du film The Artist. Jean Dujardin tiendrait ici le rôle d’Hector Mann, un acteur qui a connu le succès, mais qui n’a pas su – ou pu –, principalement à cause d’un accent étranger, prendre le virage du cinéma parlant. Comme Paul Auster adore les récits gigognes, c’est un autre écrivain, David Zimmer, qui se charge de nous raconter son histoire. Puis les récits gigognes deviennent des récits enchâssés puisque les deux personnages – n’oublions pas que Zimmer est un personnage – vont vivre un drame et le hasard, toujours lui, finira par les rapprocher. Le tout se déroule sous le haut patronage de Chateaubriand et de ses Mémoires d’outre-tombe1. ...

La nuit de l’oracle

New York, un écrivain, un carnet – un bleu et pas un rouge –, le hasard, une pointe de mystère et une mise en abîme, on est bien chez Paul Auster. Installez-vous confortablement et profitez de ce bon moment. Tout le monde connaît l’histoire du gars qui sort acheter des cigarettes et qui ne revient jamais. Eh bien c’est un peu cette histoire, mais en plus subtil. Sidney Orr, le personnage écrivain de Paul Auster, va se lancer dans l’écriture d’un roman dont l’idée lui a été soufflée par son ami et l’ami de sa femme – vous verrez, ce n’est pas anodin – lui aussi écrivain John Trause. Il s’agit de reprendre à son compte une anecdote racontée par Sam Spade le détective du roman de Dashiell Hammett Le faucon de Malte1. Elle est connue sous le nom de “parabole de Flitcraft”. Flitcraft, raconte Spade, est un homme bénéficiant d’une vie confortable, d’une famille, de l’argent, bref quelqu’un qui, comme l’on dit, a tout pour être heureux. Mais un jour, il quitte son travail et disparait. Que lui est-il arrivé ? Eh bien en allant déjeuner, il manquât d’être tuée par la chute d’une poutre tombée d’un immeuble en construction. Le souffle de la mort lui fit prendre conscience que l’existence peut s’arrêter d’un moment à l’autre et qu’il est temps de mettre de côté sa vie rangée pour en vivre une nouvelle. La morale – puisqu’il s’agit d’une parabole c’est-à-dire d’une allégorie – ne se trouve paradoxalement pas dans cette prise de conscience subite, mais dans la fin de l’histoire. Lorsque Spade croise Flitcraft des années plus tard, il vit sous le nom de Charles Pierce – ce qui semble être une référence au philosophe Charles Sanders Peirce – dans une autre ville. Il a un nouveau travail, une nouvelle femme et un bébé. Bref, Flitcraft a quitté sa précédente vie pour en recréer une similaire, il est revenu à sa vie d’avant. ...

La Musique du hasard

J’étais de mauvaise humeur et je ne trouvais rien à lire. Après avoir ouvert plusieurs livres, lu les premières pages et aussitôt reposé le livre, j’ai décidé de revenir aux fondamentaux. Direction l’étagère réservée aux romans de Paul Auster et sélection d’un roman au titre évocateur sans être pompeux ni aguicheur – comme l’on en voit malheureusement de plus en plus – La musique du hasard. Comme le laisse supposer le titre, le hasard joue un rôle central dans ce roman. Vous savez, celui qui vous fait prendre une route plutôt qu’une autre, entrer dans un magasin et y croiser, au détour d’un rayonnage, une personne que vous n’aviez pas vu depuis longtemps, enfin celui qui vous pousse à vous arrêter lorsque vous apercevez un inconnu marcher seul au bord de la route… ...

Invisible

“Si comme moi vous lisez pour éprouver le plaisir de tomber amoureux d’un roman, alors lisez Invisible. C’est le meilleur roman que Paul Auster ait jamais écrit.” Ces propos ne sont pas de moi mais de Clancy Martin un journaliste du New York Times. C’est après les avoir lu, au dos du numéro du magasine Lire du mois d’avril, que j’ai décidé de courir acheter ce nouvel opus de Paul Auster. Même si ça me gène profondément d’être à ce point manipulable par la publicité, je ne vais pas m’en plaindre pour cette fois car je partage largement l’avis de ce journaliste américain. Je n’ai pas lu tout Paul Auster et loin s’en faut mais parmi mes lectures, dont Léviathan, il se hisse aisément sur le podium. L’alternance entre les types de narration, les époques, les personnages est un modèle du genre. Cette maîtrise dans la narration transforme ce qui, vis à vis de l’histoire, était déjà un très bon livre en un très grand. ...

Léviathan

En lisant un article du New York Times relatant la mort d’un homme suite à l’explosion d’une bombe, Peter Aaron réalise avec effroi que c’est de son ami Ben Sachs qu’il s’agit. Avant que la police ne parvienne à identifier la victime et à comprendre l’affaire, il entreprend la rédaction de l’histoire de son ami inextricablement liée à la sienne. Comment un écrivain reconnu comme Benjamin Sachs a pu finir en miettes, littéralement soufflé par une explosion ? ...