Surprises de Noël

Que dire de ce mince recueil de trois nouvelles ? Eh bien, pas grand-chose malheureusement. Rien ne le sauve, à commencer par son contenu. Le format de la nouvelle est contraignant. Il est difficile de développer une histoire, de camper des personnages et de créer une ambiance en si peu de pages. N’est pas Carver qui veut. Il faut bien constater que Kourkov échoue dans cette exercice là où il avait très bien réussi avec ses romans et notamment son cycle du Pingouin. Le contenant ne se démarque pas non plus. Le style est purement absent, neutre, on se croirait dans un polar bas de gamme ou un roman de gare. ...

Le Pingouin

Victor est un écrivain qui partage un T2 avec un animal de compagnie original prénommé Micha. Victor a recueilli ce pingouin lorsque le zoo de Kiev a rencontré quelques difficultés pour nourrir ces pensionnaires. Micha a donc trouvé asile dans le T2 exiguë de Victor. Si celui est plutôt modeste, il bénéficie tout de même d’une baignoire permettant au pingouin de prendre des bains d’eau froide salvateurs. Car un pingouin n’est pas habitué à subir la chaleur ukrainienne – mettre chaleur et Ukraine dans la même phrase c’est quand même étrange. Le Pingouin attire tous les regards mais n’est pas devenu pour autant le porte bonheur de son maître en matière d’écriture, sa carrière ne décolle toujours pas. Pour se nourrir, Victor accepte une proposition d’un genre particulier du journal la Stolitchnaïa. Le travail qui lui est demandé est surprenant mais plutôt bien payé et pas très compliqué. Il s’agit de rédiger des nécrologies qu’il appelle ses “petites croix”. Ce n’est pas très passionnant ni valorisant mais ce travail ne le dérangerait vraiment pas si ce n’était un petit détail qui lui trotte dans la tête. Les personnes qu’il honore de sa prose ne sont pas encore mortes … ...