Mars la rouge
Mars la rouge est le premier tome de la trilogie qu’a consacré Kim Stanley Robinson à la colonisation de la planète Mars. Soyons clair, il s’agit d’une référence dans le domaine et peut-être même une référence de la science-fiction tout court. Cette trilogie est en tout cas un pilier de la branche hard science du genre et c’est ce qui frappe en premier lorsque l’on lit ce livre. D’ailleurs, il ressemble plus à un documentaire qu’à un roman de science-fiction. Il me fait un peu penser à ces émissions mi-documentaire, mi-fiction qui passent sur Arte. Le romanesque est réduit à sa portion congrue, quelques personnages, quelques histoires entre eux, mais vraiment pas grand chose à se mettre sous la dent. Non, l’intérêt du livre est ailleurs, dans la fabuleuse aventure humaine et technologique qu’il se propose de nous raconter. J’allais dire retracer, j’ai tendance à parler comme si ce qu’il nous raconte avait réellement eu lieu tant tout est réaliste, expliqué et argumenté – cette impression de réalité vient aussi peut-être tout simplement du fait que l’heure de cette colonisation se rapproche à grand pas tant les agences spatiales semblent s’y préparer. La capacité de Robinson à maîtriser l’ensemble de ce vaste sujet est impressionnante. Le plus fort est qu’il n’embrasse pas que le domaine scientifique pur, mais s’intéresse également, et entre autres, à la psychologie – j’adore la description des différentes personnalités avec les oppositions labile / stabile et introverti / extraverti –, à l’économie et à la politique. ...