Crac

Près d’un siècle après, Jean Rolin marche dans les traces de Thomas Edward Lawrence plus connu sous le nom de Lawrence d’Arabie. Il part comme lui sillonner le Moyen-Orient, notamment le Liban et la Syrie, pour visiter les forteresses et les châteaux bâtis par les croisés dont le Crac (parfois orthographié Krak) qui a donné son nom au livre. C’est un livre semblable à son précédent opus, Le Traquet Kurde, même s’il y est un peu moins question d’ornithologie – on ne se refait pas – et un peu plus de T. E. Lawrence. Un récit de voyage, mais à la Jean Rolin, avec de l’humour, de l’espièglerie, du second degré et beaucoup d’érudition. ...

Le Traquet kurde

La première chose que j’ai remarqué dans ce Traquet Kurde est la très belle reproduction de l’oiseau en question juste derrière la page de titre. Car il s’agit bien d’un oiseau et non comme je l’avais cru en entendant le titre (sur une base phonétique) d’un réfugié kurde traqué par je ne sais qui. La seconde est la qualité du papier – je suis presque sûr que le grain du papier est plus fin que celui des autres livres P.O.L que j’ai lu. J’ai aussi pensé que ce livre, paru en 2018, était certainement l’un des derniers publiés par Paul Otchakovsky-Laurens, un éditeur qui lisait lui-même chaque livre publié par sa maison. Un éditeur comme l’on en fait plus. Un éditeur de la trempe de Jérôme Lindon – j’associe souvent Minuit et P.O.L, je trouve leur ligne éditoriale comparable – à qui Jean Echenoz avait rendu un si bel hommage dans son livre éponyme – ça pourrait donner des idées à un auteur de la maison, Emmanuel Carrère, Martin Winckler ou Jean Rolin par exemple. ...