Moi René Tardi, prisonnier de guerre au Stalag II B
En ouvrant ce livre on sait tout de suite que c’est du Tardi, mais on pense aussi évidemment à un des chefs-d’oeuvre du neuvième art, le Maus1 de Art Spiegelman. Les deux oeuvres traitent du même sujet, la Seconde Guerre mondiale, mais c’est surtout le fait que ces deux grands de la BD racontent l’histoire de leur père respectif qui pousse à ce rapprochement. Ils utilisent des procédés narratifs similaires en s’incluant dans le récit pour apporter un contrepoint au témoignage du vécu. L’enfant – le jeune Tardi ou le jeune Spiegelman – auquel son père raconte l’histoire a des réactions qui paraissent parfois déplacées. Ce sont pourtant celles de l’opposition classique entre un père et un fils, mais aussi celles des personnes n’ayant pas vécu ces évènements tragiques. Tout l’intérêt est que ces réactions sont présentées au lecteur. En plus d’apporter un éclairage différent et d’enrichir la narration par ces échanges, les réactions de celui qui écoute l’histoire permettent de désamorcer celles du lecteur et le fait réfléchir. ...