Freedom
Pour moi Freedom est l’archétype du roman américain moderne. Ce n’est pas un hasard puisque Jonathan Franzen est un des plus grands représentant de cette littérature. Il dépeint dans ses livres de larges fresques représentant la société actuelle, celle qu’il connaît, il décrit le monde dans lequel il vit et c’est ce que les écrivains ont toujours fait de mieux. Si le roman du mariage, d’un autre grand écrivain américain Jeffrey Eugenides, contrairement à ce que pourrait laisser penser son titre est plus un campus novel qu’un wedding novel, Freedom est par contre un modèle du genre. Ce néologisme doublé d’un anglicisme n’est pas très élégant, mais se révèle bien pratique pour qualifier des romans dont le sujet n’est pas tant le mariage en lui-même – heureusement, la réalité ce suffit à elle-même dans ce registre –, que le couple ainsi sacralisé, puis la famille qu’il va s’efforcer de constituer pour se diriger tout doucement, mais surement vers un lent déclin. Il se fait l’observateur de ce phénomène – physiologique et / ou culturel – qui pousse les hommes et les femmes à se rassembler pour ne faire qu’un. Mettre de côté – ou au moins niveler – pour un temps sa personnalité, ses envies pour se consacrer d’abord à l’être aimé puis à ses enfants. On a l’habitude d’opposer le mariage d’amour au mariage de raison, il donnera sur cette question également quelques éclairages. ...