Malgré ce que laisse entendre son titre, ce livre appartient à un genre très particulier de la science-fiction: l’uchronie. Ce thème littéraire consiste à créer un point de divergence dans l’Histoire donnant ainsi naissance à une Histoire alternative, différente de celle que l’on est censé avoir apprise à l’école. Cette parfaite illustration de l’effet papillon est intéressante à plus d’un titre:

  • Elle compte souvent, parmi ses protagonistes, des personnages historiques. On retrouvera par exemple Churchill et bien d’autres dans ce roman.
  • Elle nous donne à réfléchir à l’importance des détails, à nous faire prendre conscience que le destin du monde aurait pu être différent.

Arrêtons là les digressions et revenons à ce roman qui invente un autre dénouement aux révolutions de 1848 plus connues sous le nom de Printemps des peuples. Roy Lewis imagine qu’elles ont engendré un monde socialiste – ou communiste – se trouvant donc aux antipodes de notre monde hyper capitaliste dirigé par la Bourse. L’auteur nous invite à nous interroger sur la viabilité d’une telle organisation et nous donne l’occasion de remettre en cause un schéma que nous pensions incontournable. L’auteur du désormais célèbre Pourquoi j’ai mangé mon père1, d’origine anglaise, nous relate les faits avec sa vision d’outre-manche. Pour ceux d’entre nous qui ne connaissent pas bien l’histoire de ce pays – c’est mon cas –, cette position aura l’inconvénient de minimiser l’impact du récit et de perdre quelque peu le néophyte. Néanmoins, c’est un mal pour un bien car les plus motivés se documenteront sur Churchill :

  • A-t-il réellement écrit des poèmes ?
  • Les révolutions de 1848, comment se sont-elles terminées ?
  • Le président des Etats-Unis, a-t-il vraiment été élu ?
  • La colonie indienne, les monarques de ces pays ont-ils été unis ?
  • etc.

Pour ceux qui seraient découragés par le côté historique de ce livre, il est important de noter qu’il n’est pas construit comme un manuel scolaire mais comme un roman nous faisant vivre les aventures d’un personnage.

Pour conclure, je recommande ce roman qui ne manquera d’interpeller le lecteur. Il sera peut-être amené à penser au sort de l’Afrique et des autres pays du tiers-monde face à un Impacto mondial dirigé par le G8.


Roy Lewis, La véritable histoire du dernier roi socialiste, traduit par Christine Le Boeuf, Actes Sud, coll. « Babel », 2007, 320 p, Amazon.


  1. Roy Lewis, Pourquoi j’ai mangé mon père, traduit par Rita Barisse, Pocket, 2012, 192 p, Amazon↩︎