Ce roman de cape et d’épée se déroule en Espagne à la fin de 19ème siècle. Le pays est alors en pleine mutation, l’art intemporel de l’escrime ne sera bientôt plus qu’un vestige du temps passé. Il n’est plus utilisé lors des duels car on lui préfère de vulgaires armes à feux et, désormais pratiqué par des femmes, on va même jusqu’à l’assimiler à un sport. Le vieux maître d’escrime, personnage principal de ce récit, se résout, malgré lui, à vivre avec son temps et accepte d’enseigner sont art à une jeune et belle élève. C’est alors, vous l’aurez compris, que les ennuies commencent car d’autres changements, plus profonds, vont secouer l’Espagne et marquer à jamais la vie de cet homme.
L’histoire est assez lente pour peu que l’on ne soit pas trop sensible au charme des descriptions de la vie en Espagne à cette époque. Le roman ne prend de la vitesse que dans son dernier tiers en écourtant malheureusement la résolution et le dénouement de l’intrigue. Les personnages secondaires ne sont que très peu utilisés et l’on a pas encore eu le temps de mémoriser leur patronyme qu’ils disparaissent du récit. Avis donc extrêmement mitigé concernant ce livre que je ne recommanderais qu’au férus du genre ou à ceux qui aiment se laisser porter par un beau récit. A ceux qui s’intéresseraient plus à l’intrigue et qui voudraient lire un roman du même auteur, je conseillerais plutôt Le tableau du Maître flamand1.
Arturo Pérez-Reverte, Le maître d’escrime, Points, 2013, Amazon.