Après la claque reçue par la trilogie du problème à trois corps – ça fait beaucoup de trois – je ne pouvais pas passer à côté d’un nouvel opus de l’auteur chinois Liu Cixin. Sauf que je ne me suis rendu compte que plus tard qu’il ne s’agit pas d’un nouvel opus, mais plutôt d’une nouvelle traduction d’un roman antérieur à la trilogie. Ce n’est pas le problème, il est parfaitement légitime de donner accès au public français aux oeuvres antérieures d’un auteur qui a conquis son public – même si ce n’est pas toujours, volontairement ou pas, affiché clairement –, mais il faut s’attendre, comme c’est clairement le cas ici, à ce qu’elles ne soient pas de la même ampleur.

Ce boule de foudre est consacré au phénomène mystérieux qui porte le même nom et qui oscille dans l’opinion publique entre le canular et le phénomène scientifiquement avéré. En lisant la postface on apprendra que la motivation de l’auteur vient de sa confrontation avec cette terrible boule. Liu Cixin fait de la hard SF, mais ici on n’est quasiment pas dans la SF, au mieux dans l’anticipation et en vérité plus proche du compte rendu d’expérience un tout petit peu romancé. Ce n’est pas déplaisant et plutôt crédible jusqu’à ce que tout bascule dans le monde quantique.

J’ai apprécié l’aridité du scénario, l’auteur préfère se focaliser sur la partie technique – rappelons qu’il est ingénieur – que sur un mauvais roman empli de faux rebondissements et d’autres ressorts amoureux destinés à capter l’attention du lecteur. Si vous vous sentez une âme de scientifique et que vous souhaitez en savoir plus sur ce phénomène – ou si vous avez déjà croisé une boule de foudre est êtes encore vivant –, lancez-vous sinon, lisez plutôt Le problème à trois corps si ce n’est pas déjà fait.


Cixin, Liu. Boule de foudre. Traduit par Nicolas Giovanetti, Actes Sud, 2019.